Mon nouveau job, il est cro bien !
Bon j'ai quitté mon agence de pub pour rejoindre une asso qui correspond beaucoup plus à mes valeurs : Passerelle Eco, une association, une revue et un réseau d'échange autour de l'écologie pratique et des écovillages. Aujourd'hui mon premier article est paru, alors je ne résiste pas à l'envie de vous mettre un petit lien vers ma prose : Naissance et Périnatalité : ressources alternatives en Gironde.
Je reviens avec un billet sur comment je me suis débarrassée des pubs dans ma boite aux lettres, ma boite mail et au téléphone dès ce week-end... enfin j'espère !
Salle de bain minimaliste ou presque
Il y a quelques temps, j'ai désencombré ma salle de bain. Moi qui croyais que je n'étais pas une vraie fille de ce point de vue, je me suis surprise à jeter des tonnes de cosmétiques, de parfums, de maquillage, de médicaments et autres cochoncetés datant de Mathusalem. C'est pas moins de 15 bouteilles de parfums que j'ai allègrement balancées ! Elles se planquaient, les garces, au fin fond du tiroir du bas, forcément... Le pire, c'est que je ne mets pas de parfum. Enfin si, les grands jours seulement. Et encore, j'y pense pas toujours et c'est toujours le même parce que je n'en supporte pas d'autre. Idem pour les médicaments. Ce sont deux sacs pleins ras-la-gueule de médocs qui sont repartis d'où ils venaient (à la pharmacie quoi !). Je ne parle pas du maquillage. Plus je vieillis et moins j'en mets alors à quoi bon garder trois trousses bien dégueu pleines de trucs quasi moisis ? Pourquoi est-ce que j'ai gardé tout ça depuis 10 ans ? Sans doute que je me disais que c'était gâcher, que j'en aurais besoin un de ces jours...
Cette rétention de l'inutile dans ma salle de bain est bien paradoxale, puisque mes petites habitudes côté toilette, mes rituels comme on dit chez nous les "écolistas", ne nécessitent depuis longtemps pas plus d'une dizaine de produits : un lait et une lotion bio, des ampoules de Zinc-Cuivre que je détourne en sérum, de l'huile d'Argan, un savon de Marseille, une barre de shampooing et son ô combien indispensable vinaigre de pomme, de l'huile de Jojoba pour les cheveux, du Perblan pour les dents et du bicarbonate de sodium comme déo. Ben voilà, ça fait 10 ! Bon ok, je triche un peu : je ne compte pas la Divacup et les serviettes lavables mais ce ne sont pas à proprement parler des produits.
Pourtant, je dois avouer que je n'ai pas jeté tout ce qui pouvait l'être. Je n'ai pas réussi à me débarrasser des 5 brosses à cheveux et des 3 peignes. Encore cette sale manie de garder des trucs au cas où ? Point du tout : sur les 5 habitants de la maison, 4 sont des filles alors si je ne veux éviter les crêpages de chignon dès potron-minet, j'ai plutôt intérêt à les garder. La simplicité volontaire doit simplifier la vie, pas la compliquer !
Jeux d'enfants
D’aussi loin que je me souvienne, mes premiers jeux de petite fille avaient tous trait à une recherche d’autonomie. Je me rappelle avec émotion ce jeu que j’adorais par dessus tout : les petites filles abandonnées. Je me trouvais deux petites copines et je situais le contexte : « On dirait qu’on est perdues dans la forêt et qu’on doit trouver de quoi faire une cabane et de quoi manger. » L’idée était de se répartir les tâches pour que chacune de nous trois participe à sa mesure à la construction d’un foyer autonome. L’une s’occupait de ramasser du bois et des pierres pour allumer un feu factice, une autre fabriquait un abri qui ne manquerait pas de nous tomber dessus avant la fin du jeu et la dernière de faire la cueillette de fruits comestibles - bon d’accord, on ne ramenait le plus souvent que des glands mais il faut reconnaître que la cour de récréation ne regorgeait pas d’arbres fruitiers non plus.
Un savant mélange entre le Petit Poucet et les Trois Petits Cochons, assaisonné d’une pointe de trouille de finir comme cette cruche de Petite Fille aux Allumettes si on ne s’accrochait pas à du concret. Jamais je n’étais si fière de moi que lorsque notre foyer miniature commençait à m’apparaître comme complet. Encore aujourd’hui, le même sentiment de fierté m’envahit lorsque mes filles me demande encore du pain que j’ai fait moi-même. Sans doute que ce goût pour les choses simples me vient de tellement loin que je ne saurais le définir avec précision. Tout ce que je sais c’est que ça me tient depuis toujours. Mais aujourd’hui, j'aimerais transformer l’essai : c’est bien joli d’aspirer à une vie plus simple, mais c’est encore mieux de la mettre en pratique jour après jour. Allez, c'est parti : je vais passer chaque recoin de ma vie au crible de la simplicité.
Le premier jour du reste de ta vie
C'est banal comme une chanson de Daho ou comme une réplique d'American Beauty reprise avec talent par Zabou Breitman. Mais c'est une expression qui donne à penser mine de rien: elle me rappelle que la vie, c'est maintenant. Elle me donne envie de reprendre le contrôle. Car il n'est jamais trop tard pour vivre en cohérence avec ses valeurs profondes. J'essaie d'avoir une éthique de la simplicité depuis très longtemps. Enfant déjà, j'avais en quelque sorte une obsession de l'autonomie. Depuis 10 ans, depuis que j'ai quitté le nid parental en somme, je n'ai eu la TV qu'une demi-douzaine de mois : un ami bienveillant s'était généreusement désencombré de son poste auprès de nous avant d'aller vivre à l'étranger. Je n'ai pas tenu très longtemps avant de la revendre et elle n'a manqué à personne. A la maison, on mange bio, on trie les déchets et on fait le ménage et la toilette à la Raffa. D'une manière générale, je mène une vie d'écono-écolo.
Mais il me reste beaucoup de travail avant de trouver mon équilibre. Par exemple, ma maison n'est pas suffisamment désencombrée à mon goût. J'ai encore plus de 30 m de étagères pleines de livres. Je sais que je ne me désencombrerai jamais des 5 ordinateurs de la maison (un par personne) même si je trouve ça limite obscène. Ma gestion des repas est encore perfectible et c'est peu de le dire : je ne compte plus les soirs où, la fatigue aidant, la maisonnée se contente du trio soupe-pain-fromage (bon ok, le tout est bio et le pain est maison mais c'est quand même pas super varié). J'aimerais consacrer beaucoup plus de temps à mes enfants sans être parasitée par des soucis de boulot ou des choses à faire qui n'attendent que moi. Mais surtout, ce que je veux plus que tout, c'est trouver un travail qui soit compatible avec cette aspiration à la simplicité. Car là réside ma plus grosse contradiction: je travaille actuellement dans une agence de pub - pour encore 3 mois seulement, certes, mais ça ne m'empêche pas de compter les jours.
J'aimerais simplifier encore certaines choses du quotidien, simplifier ma façon d'accueillir les événements, d'être simplement heureuse. J'aimerais que chaque recoin de ma vie soit en totale cohérence avec cette aspiration à une vie plus simple et donc plus riche. Car la simplicité volontaire n’est pas une fin en soi : c’est le moyen d’une vie plus riche de l’essentiel. Dans ce blog, j'essayerai de partager mon expérience de la simplicité volontaire et d'un mode de vie décroissant, d'exposer mes motivations et mes doutes, mes petits pas et mes grosses colères, mes réflexions et mes questionnements. Bref, ceci est mon journal de bord vers la vie simple.